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#questionsduvendredi #freitagsfragen #31

#questionsduvendredi #freitagsfragen #31 avec / mit Marion Waller

Directrice générale du / Direktorin des Pavillon de l’Arsenal Paris

Leitmotiv /
« Une architecture juste est avant tout une architecture éthique sur le plan social et écologique. Elle se pense dans une logique d’écoute et de soin, en portant une attention fine au contexte historique, culturel et écologique dans lequel elle s’inscrit. »
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»Eine gerechte Architektur ist in erster Linie eine in sozialer und ökologischer Sicht ethische Architektur. Sie wird in einer Logik des Zuhörens und der Fürsorge gedacht und hat ein feines Gespür für den historischen, kulturellen und ökologischen Kontext, in den sie eingebettet ist.«

Pavillon de l’Arsenal

Marion Waller / « Le Pavillon de l’Arsenal est un centre d’information, de documentation et d’exposition consacré à l’architecture et l’urbanisme de Paris et de la métropole parisienne. Point de rencontre entre le grand public et les professionnels de la ville, il a pour mission de démocratiser les enjeux d’urbanisme et d’architecture contemporains. À travers le concours FAIRE, le Pavillon de l’Arsenal souhaite également apporter son soutien à des projets de recherches et d’expérimentations innovants. Portés par de jeunes acteur.ices de la ville, les initiatives sélectionnées partagent le même désir de répondre aux grands défis urbains contemporains tels que la place de la nature, la mobilité, le soin et la matérialité. »

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»Der Pavillon de l’Arsenal ist ein Informations-, Dokumentations- und Ausstellungszentrum, das sich der Architektur und Stadtplanung in Paris und der Metropolregion Paris widmet. Als Treffpunkt für die breite Öffentlichkeit und die Fachleute der Stadt hat es sich zum Ziel gesetzt, die Herausforderungen der zeitgenössischen Stadtplanung und Architektur zu demokratisieren. Mit dem Wettbewerb FAIRE (TUN) möchte der Pavillon de l’Arsenal auch innovative Forschungs- und Experimentierprojekte unterstützen. Die ausgewählten Initiativen, die von jungen Akteur:innen der Stadt getragen werden, teilen den gleichen Wunsch, auf die großen städtischen Herausforderungen der Gegenwart Antworten zu finden, wie z. B. den Platz der Natur, die Mobilität, die Pflege und die Materialität.«

Qu’est-ce que signifie fair, équitable ou juste pour toi ?

MW / « Nos villes sont encore marquées par des dynamiques d’exclusion qu’elles soient fondées sur un critère social, d’âge, de genre – établi ou supposé -, ou d’une quelconque condition physique. Dans cette perspective, est juste tout projet qui vise à renverser et réparer ces injustices historiques. L’architecture et l’urbanisme ont un rôle décisif à jouer pour dessiner les contours d’un environnement où chacun.e trouve sa place. C’est ici que la notion de justice et de justesse se rejoignent. 

Poursuivre des objectifs de justice sociale et écologique suppose en effet une écoute fine des spécificités culturelles et écologiques d’un milieu donné. Il s’agit de composer avec ses différent.es habitant.es humains et non-humains afin de trouver un équilibre qui ne compromette pas la capacité d’habiter des un.es au profit des autres. »

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»Unsere Städte sind nach wie vor von Ausgrenzungsdynamiken geprägt, sei es aufgrund von sozialen Kriterien, Alter, Geschlecht – ob tatsächlich oder vermeintlich – oder körperlicher Verfassung. Aus dieser Perspektive ist jedes Projekt richtig, das darauf abzielt, diese historischen Ungerechtigkeiten umzukehren und zu beheben. Architektur und Stadtplanung spielen eine entscheidende Rolle bei der Gestaltung einer Umgebung, in der alle Menschen ihren Platz finden. Hier treffen sich die Begriffe Gerechtigkeit und Angemessenheit. 

Um soziale und ökologische Gerechtigkeit zu erreichen, muss man die kulturellen und ökologischen Besonderheiten einer bestimmten Umgebung genau kennen. Es geht darum, mit den verschiedenen menschlichen und nichtmenschlichen Bewohner:innen umzugehen, um ein Gleichgewicht zu finden, das die Wohnfähigkeit der einen nicht zugunsten der anderen beeinträchtigt.«

Qu’est-ce qui caractérise pour toi une architecture équitable ?

MW / « Le terme de justesse ou d’équité implique de prendre en compte les intérêts de tous les vivants, à la fois humains et non-humains, dans la conception d’un espace ainsi que les liens d’interdépendance qui les unissent. Une architecture juste est donc avant tout une architecture éthique sur le plan social et écologique. Elle se pense dans une logique d’écoute et de soin, en portant une attention fine au contexte historique, culturel et écologique dans lequel elle s’inscrit. 

Reconnaître les liens d’interdépendance qui unissent la ville au reste du territoire implique également de changer de métrique. Le succès de l’architecture ne peut plus être évalué en termes de mètres carrés nouvellement artificialisés. Au contraire, il nous faut apprendre à créer à partir de l’existant, à préférer la réhabilitation plutôt que la construction neuve, la rénovation plutôt que la démolition. L’enjeu est de parvenir à composer avec l’héritage fonctionnaliste de nos villes, à mixer les usages, le végétal avec le minéral, à transformer l’espace de nos rues et à assurer à chacun.e des conditions de vie dignes. 

Sur le plan de la pratique, ce changement de paradigme invite à repenser le rôle de l’architecte ainsi que les relations entre les différents métiers de la fabrique urbaine. L’architecte est un.e chef.fe d’orchestre qui doit faire le lien entre les différentes lectures d’un même lieu. Aujourd’hui plus que jamais, il ou elle se doit d’adopter une perspective non-anthropocentrée sur ces espaces en travaillant par exemple avec des écologues et des paysagistes. Ce nouveau rapport à la création nécessite une forme d’humilité face aux multiples agentivités qui permettent de rendre un lieu habitable tels que le climat, les liens entre les habitant.es humains et non-humains et les matériaux employés. »

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»Der Begriff der Gerechtigkeit oder Fairness bedeutet, dass bei der Gestaltung eines Raumes die Interessen aller Lebewesen – menschliche und nicht menschliche – berücksichtigt werden, ebenso wie die wechselseitigen Abhängigkeiten, die sie miteinander verbinden. Eine gerechte Architektur ist daher in erster Linie eine in sozialer und ökologischer Sicht ethische Architektur. Sie wird in einer Logik des Zuhörens und der Fürsorge gedacht und hat ein feines Gespür für den historischen, kulturellen und ökologischen Kontext, in den sie eingebettet ist.

Das Erkennen der wechselseitigen Abhängigkeiten, die die Stadt mit dem Rest des Territoriums verbinden, bedeutet auch, die Metrik zu ändern. Der Erfolg von Architektur kann nicht mehr in Form von neu künstlich geschaffenen Quadratmetern bewertet werden. Stattdessen müssen wir lernen, aus dem Bestehenden heraus zu gestalten, die Sanierung dem Neubau, die Renovierung dem Abriss vorzuziehen. Die Herausforderung besteht darin, mit dem funktionalistischen Erbe unserer Städte umzugehen, Nutzungen zu mischen, Pflanzen mit Mineralien zu kombinieren, den Raum unserer Straßen umzugestalten und für alle Menschen würdige Lebensbedingungen zu schaffen.

Auf der praktischen Ebene fordert dieser Paradigmenwechsel dazu auf, die Rolle der Architekt:innen und die Beziehungen zwischen den verschiedenen Berufen im Bereich der Stadtentwicklung zu überdenken. Der Architekt, die Architektin ist ein:e Orchesterleiter:in, mit der Aufgabe die verschiedenen Lesarten eines Ortes miteinander zu verbinden. Mehr denn je muss er/sie heute eine nicht-anthropozentrische Perspektive auf diese Räume einnehmen, indem er/sie beispielsweise mit Ökolog:innen und Landschaftsplaner:innen zusammenarbeitet. Diese neue Art der Gestaltung erfordert eine Form der Bescheidenheit gegenüber den zahlreichen Faktoren, die einen Ort bewohnbar machen, wie z. B. das Klima, die Beziehungen zwischen menschlichen und nicht-menschlichen Bewohner:innen und die verwendeten Materialien.«

Comment se conçoit, pour toi, une communication [architecturale] équitable?

MW / « En tant qu’institution culturelle dédiée aux enjeux de la ville, assurer une communication architecturale équitable est l’une des principales raisons d’être du Pavillon de l’Arsenal. Notre mission est à la fois d’informer sur les grands enjeux urbains contemporains, de faire le lien entre le grand public et les professionnels et de mettre en lumière les initiatives innovantes portées par de jeunes architectes. 

À travers la réalisation d’expositions et de conférences – gratuites pour tous.tes -, nous souhaitons donner un éclairage scientifique et historique sur les nombreux sujets qui traversent la ville aujourd’hui tels que la mobilité, le soin, la nature, les espaces publics et le foncier. Cette mission d’information implique un travail de traduction de ces enjeux dans un langage que nous souhaitons le plus accessible possible. C’est dans cette optique que nous réalisons de nombreuses visites avec des publics scolaires afin de sensibiliser dès le plus jeune âge à l’importance de l’architecture dans nos vies. 

Les médiums artistiques sont aussi des outils intéressants pour dépasser les barrières du langage. En s’émancipant d’un jargon technique, ils encouragent chacun.e à se sentir pleinement légitime à s’exprimer et à agir sur ces enjeux. Au Pavillon de l’Arsenal, nous expérimentons à ce titre de nouvelles collaborations entre architectes et artistes dont l’exposition l’École idéale aux Magasins Généraux en juin 2025 sera une mise en pratique. 

Enfin, nous avons également le désir de mettre en avant des initiatives portées par de jeunes architectes qui ne bénéficient pas toujours de la visibilité nécessaire à l’accomplissement de leurs projets. C’est dans cette optique que nous avons lancé en 2017 le dispositif d’accompagnement FAIRE qui vise à soutenir des jeunes professionnel.les – architectes ou non – désireux.ses de faire la ville différemment. Les projets de recherche et d’expérimentation menés dans le cadre de ce dispositif questionnent et nourrissent la pratique. Le projet ‹ Un grand tapis pour le Grand Paris › lauréat de FAIRE 2023 a par exemple fait émerger un médium inattendu pour parler d’urbanisme et d’architecture : le tapis ! À travers une série d’ateliers de fabrication de tapis menée avec des habitant.es sur des questions de vie commune, l’architecte Rachel Rouzaud invente une nouvelle manière de parler de nos environnements bâtis en mettant chacun.e sur un pied d’égalité. »

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»Als kulturelle Institution, die sich den Herausforderungen der Stadt widmet, ist die Gewährleistung einer fairen Architekturkommunikation einer der wichtigsten Gründe für die Existenz des Pavillon de l’Arsenal. Unsere Aufgabe ist es, über die großen städtebaulichen Herausforderungen der Gegenwart zu informieren, eine Verbindung zwischen der breiten Öffentlichkeit und den Fachleuten herzustellen und innovative Initiativen junger Architekt:innen ins Rampenlicht zu stellen. 

Mithilfe von Ausstellungen und Konferenzen – die für alle kostenlos sind – möchten wir einen wissenschaftlichen und historischen Einblick in die zahlreichen Themen geben, die die Stadt heute prägen, wie Mobilität, Pflege, Natur, öffentliche Räume und Grundbesitz. Dieser Informationsauftrag beinhaltet auch die Arbeit, diese Herausforderungen in eine Sprache zu übersetzen, die wir so zugänglich wie möglich machen möchten. In diesem Sinne führen wir zahlreiche Besuche mit Schulklassen durch, um schon in jungen Jahren das Bewusstsein für die Bedeutung der Architektur in unserem Leben zu schärfen.

Künstlerische Medien sind ebenfalls interessante Werkzeuge, um Sprachbarrieren zu überwinden. Indem sie sich von einem Fachjargon emanzipieren, ermutigen sie jede:n Einzelne:n, sich voll und ganz legitimiert zu fühlen, sich zu diesen Themen zu äußern und zu handeln. Im Pavillon de l’Arsenal experimentieren wir mit neuen Formen der Zusammenarbeit zwischen Architekt:innen und Künstler:innn, die in der Ausstellung ›l’École idéale‹ in den Magasins Généraux im Juni 2025 in die Praxis umgesetzt werden sollen. 

Schließlich haben wir auch den Wunsch, Initiativen junger Architekt:innen zu fördern, die nicht immer die Sichtbarkeit genießen, die für die Verwirklichung ihrer Projekte erforderlich ist. In diesem Sinne haben wir 2017 das Begleitprogramm FAIRE (TUN) ins Leben gerufen, das junge Fachleute – Architekt:innen oder Nicht-Architekt:innen – unterstützen soll, die die Stadt anders gestalten wollen. Die im Rahmen dieses Programms durchgeführten Forschungs- und Experimentierprojekte stellen die Praxis in Frage und nähren sie. Das Projekt ›Ein großer Teppich für den Großraum Paris‹, das im Rahmen von FAIRE 2023 ausgezeichnet wurde, brachte beispielsweise ein unerwartetes Medium hervor, um über Stadtplanung und Architektur zu sprechen: le tapis! der Teppich! Durch eine Reihe von Teppich-Workshops mit Einwohner:innen zu Fragen des Zusammenlebens erfindet die Architektin Rachel Rouzaud eine neue Art, über unsere bebaute Umgebung zu sprechen, indem sie alle gleichberechtigt einbezieht.«